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Gadancourt, une seigneurie ancienne dans le Vexin

Dès l’époque gallo-romaine, une présence humaine est attestée à Gadancourt, que l’on orthographie également Wadancourt. A partir du XIIIe siècle, la terre devient une seigneurie, qui se transmet dans la même famille jusqu’au milieu du XVIIIe siècle.

Gadancourt, une seigneurie ancienne dans le Vexin

Dès l’époque gallo-romaine, une présence humaine est attestée à Gadancourt, que l’on orthographie également Wadancourt. A partir du XIIIe siècle, la terre devient une seigneurie, qui se transmet dans la même famille jusqu’au milieu du XVIIIe siècle.

Les sires de Hazeville-Gadancourt

De la fin du XVe jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, le noble fief de Gadancourt est tenu par une famille d’épée, les Lefevre de Hazeville et leurs descendants.

Guillaume de Hazeville, écuyer, seigneur de Gadancourt

Le 20 décembre 1480, Guillaume de Hazeville, écuyer, seigneur de Gadancourt, prête hommage à Richard, seigneur de Guiry et du Perchay-en-Vallée pour « l’hostel neuf dudict Gadancourt garni de six tourelles. » Il est l’aïeul de Jehan et Hector de Hazeville, dont les pierres tombales sont toujours visibles dans le chœur de l’église. Au temps des guerres de religion, les Hazeville sont protestants. Ralliant les troupes royales à l’avènement d’Henri IV, ils affrontent le 6 mars 1590 à Meulan les ligueurs catholiques du duc de Mayenne, qu’ils poursuivent l’épée à la main jusqu’à Avernes. C’est là qu’un membre de la famille, le sieur de La Barre, est grièvement blessé à la cuisse d’un coup de mousquet. Conduit à Gadancourt, il y meurt quelques jours plus tard. En 1595, le seigneur de Gadancourt, Jean de Hazeville, dont deux frères ont été tués à Ivry derrière le panache blanc du premier roi Bourbon, s’illustre à la bataille de Crépy-en-Valois. « Au commencement de l’année 1595, écrit le poète Agrippa d’Aubigné dans son Histoire universelle, ce qui restoit de villes à la Ligue faisoyent la guerre comme par acquit. La plus forte garnison qui fust vers Paris étoit celle de Soissons, où commandoit Poncenat. Pour les arrester on fortifia la garnison de Crespy-en-Valois, où estoient les compagnies de Moussi, Gadancourt, de Douville et de Baine ; ceux-là estoient tous les jours à veue de Soissons ; A la mi-février, Poncenat eut envie de donner une serrade (attaque), fit embusquer avant jour deux cents salades (soldats portant des casques à larges bords) dans une grande sence (métairie). (…) Gadancourt, qui menoit les coureurs, perça tellement les liguez que l’embuscade leur fut inutile. Moussi avec quarante salades, ayant rallié les trente de Douville, n’eut peine que de poursuivre l’estonnement qu’avoit donné Gadancourt… »

Une ascendance royale

En ce début du XVIIe siècle, les seigneurs de Gadancourt, gens d’épée au service du roi, contractent une alliance illustre. David de Hazeville épouse Marie de Valois, fille naturelle de Marie de Crécy et du duc Charles d’Angoulême, lui-même fils naturel du roi Charles IX et de sa jolie maîtresse Marie Touchet. Descendante des rois de France, Marie de Hazeville règne sur Gadancourt, décrit comme « garny d’un corps de logis et deux pavillons, avec deux petits pavillons aux deux coins de la cour vers la porte dudit chasteau », une bonne partie du XVIIe siècle, jusqu’à sa mort en 1708 à l’âge de 93 ou 94 ans. Sa fille Marguerite épouse François de Mornay, seigneur de Tholligny, d’une famille longtemps protestante. Le château comprend alors deux pavillons construits dans la première moitié du XVIIe siècle, et un corps de logis du XVe siècle. A la mort de Marguerite de Hazeville, à 89 ans, l’héritière de Gadancourt est sa fille non mariée, Marie Léonore de Mornay. La dernière descendante de la lignée des Hazeville est très endettée et ne peut financer les coûteuses réparations que nécessite le château. Elle décide donc de vendre la seigneurie de Gadancourt en viager à un sieur Jumelin, avocat en parlement. Maître Jumelin a de grands projets pour son nouveau domaine, installant, par exemple, une pépinière dans la vallée. Mais sa mort prématurée, en 1745, met un terme à ses ambitions.

En 1747, ses héritiers revendent le château, la ferme et la seigneurie à François-Jean Roger, pour la somme de 74600 livres.

Source : José Gilles, Châteaux et châtelains du Vexin, Histoire et patrimoine du Vexin, 2012

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Domaine de Gadancourt, vue aérienne en noir et blanc