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Vivre à Gadancourt au XIXe siècle

Le XIXe siècle est considéré comme l’âge d’or des châteaux. C’est le cas à Gadancourt où le domaine se développe grâce aux soins des Roger de Gadancourt et de leurs descendants, les Aubourg de Boury. Contrairement à leurs aïeux du XVIIIe siècle, à cheval entre Paris et le Vexin, ils font le choix de résider toute l’année à la campagne.

Vivre à Gadancourt au XIXe siècle

Le XIXe siècle est considéré comme l’âge d’or des châteaux. C’est le cas à Gadancourt où le domaine se développe grâce aux soins des Roger de Gadancourt et de leurs descendants, les Aubourg de Boury. Contrairement à leurs aïeux du XVIIIe siècle, à cheval entre Paris et le Vexin, ils font le choix de résider toute l’année à la campagne.

« Monsieur de Gadancourt et de Gouzangrez »

A la mort de Pierre-Victor Roger de Gadancourt et de Villers, le 27 décembre 1805, c’est son troisième fils, Pierre-Frédéric Roger de Gadancourt, qu’on appelait dans sa jeunesse Monsieur de Gouzangrez, qui hérite de Gadancourt, ainsi que du château de Bray (à Bray-et-Lu) où il habitait déjà.

Son frère aîné, Alexandre-François, reprend Villers-en-Arthies, dont il porte déjà le nom. Il est l’auteur de la branche des Roger, comtes de Villers, toujours subsistante aujourd’hui.

Athanase-Victor Roger d’Arquinvilliers, le second fils, hérite quant à lui du château et de la terre du même nom dans le Beauvaisis, acquise dès 1760 par son grand-père. Il fut deux fois maire de Pontoise, sous l’Empire et la Restauration, conseiller général de Seine-et-Oise, et mourut au château de Saint-Martin où il habitait.

A peine installé à Gadancourt, Pierre-Frédéric Roger de Gadancourt a la tristesse de perdre son épouse, Angélique Brochant des Tournelles, âgé de vingt-six ans seulement. Elle laisse derrière elle deux jeunes enfants, Frédéric-Victor et Clara. Pierre-Frédéric meurt à son tour, le 25 avril 1826, à l’âge de 64 ans.

L’Alliance avec les Boury

Son fils Frédéric-Victor, qui lui succède, est maire de la commune de Gadancourt de 1820 à 1848. Il épouse Charlotte-Thaïs de Boury, fille de Guillaume Aubourg, comte de Boury, de la vieille famille à qui l’on doit le château de Boury-en-Vexin. Leur fille unique, Mathilde, épouse en 1847 le plus jeune frère de Thaïs, le baron Octave de Boury son oncle, qui n’a que trois ans de plus qu’elle.

A la mort de son époux en 1848, Thaïs de Boury devient religieuse au couvent de la visitation de Paris. Elle y meurt en 1858. En sa mémoire, son gendre et sa fille offrent la maison des sœurs d’Avernes, à la condition que soient entretenues « à perpétuité dans la commune deux ou trois sœurs pour l’éducation des jeunes filles et les soins des malades ». Les sœurs visitandines y emménagent, puis les filles de la charité, à qui succèdent dans les années 1980 des religieuses espagnoles, les ancelles du Sacré Cœur.
Octave de Boury ne manque pas d’apporter sa touche à l’embellissement de Gadancourt. C’est à lui que l’on doit la petite tour du pavillon nord, construite en 1866 pour remplacer un ancien cabinet d’aisance, ainsi que le petit clocheton qui donne au grand bâtiment médiéval des communs son allure caractéristique.
Lorsqu’éclate la guerre de 1870, Guillaume de Boury, fils aîné d’Octave âgé de vingt ans, est mobilisé et participe au siège de Paris. Une expérience terrible, au cours de laquelle il se souviendra « avoir dû manger du rat ». Après la débâcle, son père Octave doit faire face, en tant que maire de Gadancourt, aux réquisitions des Prussiens. A partir de mars 1871, Gadancourt est sommé d’héberger jusqu’à 550 Prussiens, logés en grande partie au château, mais aussi dans le village : « Là on n’est plus maître chez soi, écrit le baron de Boury : ces gens-là chassent les habitants de leurs lits, les bestiaux de leurs étables, écuries ou bergeries, mettent le feu au fournil du château, malmènent les gens… » Ce n’est qu’au début du mois de mai que la situation retourne à la normale.

A partir de 1884, le baron Guillaume de Boury succède à son père comme maire de Gadancourt. Jusqu’à sa mort en 1923, il se dévoue au service de ses concitoyens, au point d’être surnommé dans le pays « le bon Monsieur de Boury ». En 1881, il avait épousé Louise Perrot de Chazelles, d’une famille de la noblesse de robe bourguignonne. Par sa mère, Louise de Chazelles était la petite-fille de l’historien et académicien Prosper de Barante, qui fut préfet de Napoléon et ambassadeur de France à Saint Pétersbourg sous la Monarchie de Juillet.

Tous les espoirs de la famille reposent désormais sur leur fils unique né en 1890, Joseph, qui se prépare à prendre les rênes du domaine de Gadancourt…

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